Boucher : un métier mascuminin

Boucher : un métier mascuminin

La profession se féminise, petit à petit : elles sont trois cette année à préparer leur CAP boucherie au CFA (centre de formation des apprentis) de Blois. Stéphanie est l'une d'elles. A 21 ans, tourangelle, elle se destinait à être… comptable ! « Mes parents me voyaient tranquille, dans un bureau. J'ai donc passé un bac comptabilité et suis entrée en BTS de compta. Là, j'ai réalisé que cette formation ne convenait pas et que je ne voulais pas faire ce métier. J'avais besoin de bouger et pas de rester enfermée dans un bureau. »

 

Sous sa casquette de bouchère et derrière le tablier, se cache une vraie personnalité. « J'ai trois frères », explique Stéphanie. « Alors travailler un milieu encore majoritairement masculin ne me gênait pas. Ce sont des amis bouchers charcutiers qui m'avaient fait découvrir le métier. Ils avaient été élèves au CFA de Blois. Alors quand j'ai décidé d'abandonner la compta, je suis venue aux " portes ouvertes ". Être bouchère, c'est travailler la viande, faire du relationnel avec la clientèle, connaître les morceaux. C'est très varié. Et pas trop physique même si les quartiers de bœuf, ça pèse ! » Sa décision prise de devenir bouchère, il a fallu à Stéphanie Hein trouver un patron. « Et la, ça a été compliqué. Parce que j'étais une fille je crois, mais aussi parce que j'avais 21 ans et pas 16 ou 17 ans. » Elle enverra cent cinquante courriers, passera trois entretiens et désespérait jusqu'à la réponse positive de la boucherie Despi du magasin Grand Frais. « J'ai de la chance. J'ai un super-prof au CFA, Jean-Michel Morisset et mes chefs, Yann Magnol et Freddy Plisson m'apprennent vraiment le métier. » Une semaine au CFA, trois semaines en entreprise. « Après mon CAP, je sais déjà que je vais préparer mon brevet professionnel. » Stéphanie a trouvé sa voie.

 

« Mais pour moi, la boucherie, c'est de l'artisanat. Je suis curieuse des produits, de leur origine. Mais aussi de la façon dont on les cuisine. Créer un jour mon entreprise ? Pourquoi pas ? » La jeune femme veut battre en brèche les idées reçues. « La boucherie est un métier de bouche. Les femmes y ont leur place. Il ne faut pas s'arrêter à l'image du siècle dernier. Les contraintes horaires sont les mêmes que dans d'autres métiers, les salaires corrects et il y a du travail. C'est un beau métier, varié, aux compétences diverses. » A côté de Stéphanie, Freddy Plisson, chef boucher acquiesce. « Les filles sont peut-être plus persévérantes et appliquées que des apprentis peu motivés. Notre profession manque de candidats et c'est dommage. D'autant que les artisans bouchers, qui privilégient les circuits courts et travaillent la viande avec respect, c'est l'avenir. » Stéphanie approuve… Et se remet au travail, couteau en main, avec le sourire.

 

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12/03/2013

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Fiche métier

Boucher / Bouchère

Un virtuose du couteau. Il vend des viandes de veaux, boeufs, moutons, porcs, dont il coupe, hache, élague, ficelle et façonne la viande qu'il vend crue.Il peut-être chef d'entreprise et travailelr à son propre compte.