Les Chambres des Métiers et de l’Artisanat ont 100 ans : l’artisanat et l’apprentissage changent-ils d’image ?

Les Chambres des Métiers et de l’Artisanat ont 100 ans : l’artisanat et l’apprentissage changent-ils d’image ?

« Ce qui était perçu avant comme une voie par défaut est aujourd’hui un choix d’excellence. » — Robert Bassols, président de la CMA 66

En 2025, les Chambres des Métiers et de l’Artisanat (CMA) célèbrent leur centenaire. De la simple administration des registres de métiers à leur rôle actuel de moteur de l’apprentissage, les CMA ont profondément évolué. Mais cette institution centenaire continue-t-elle de porter une image moderne et attractive ? C’est ce que nous allons explorer, en particulier pour les jeunes en quête d’orientation.

1. Un siècle d’histoire et de missions renforcées

Créées en 1925 pour structurer l’artisanat, les CMA sont progressivement devenues des acteurs majeurs du soutien aux artisans et à la formation. Elles sont aujourd’hui des établissements publics à gouvernance particulière, dirigés par des artisans élus.Leur mission s’étend de la formation à l’accompagnement stratégique, en passant par la transmission d’entreprise, la transition numérique et la valorisation du savoir-faire local. 

Dans les Pyrénées-Orientales, l’exemple local décrit par Philippe Becker illustre bien cette transformation : la CMA 66, créée en 1949, n’était au départ qu’un service administratif ; elle est désormais au cœur du développement de l’apprentissage et du rayonnement des métiers artisanaux.

2. L’évolution de l’apprentissage : de la voie par défaut à l’excellence

Dans les années 1970, les premiers CFA de l’artisanat fonctionnaient surtout de façon informelle, dans des locaux précaires. C’était souvent l’initiative d’artisans formant des jeunes en soirée, sans reconnaissance institutionnelle. (ex : « préfabriqués » à Perpignan) Aujourd’hui, les CFA du réseau des CMA proposent plus de 350 formations qualifiantes pour répondre aux besoins des entreprises artisanales.Le dispositif d’alternance (contrat d’apprentissage) permet aux jeunes de 16 à 29 ans de préparer un diplôme tout en travaillant en entreprise. 

L’image de l’apprentissage a beaucoup changé : jadis voie « de repli », il est désormais parfois présenté comme une voie d’excellence, notamment grâce aux taux d’insertion professionnelle. Dans les Pyrénées-Orientales, Robert Bassols cite un taux d’employabilité de 88‑89 % pour les apprentis, nettement supérieur à celui des lycées professionnels.

A l’échelle nationale, le nombre d’apprentis dans l’artisanat a progressé : en 2022‑2023, plus de 203 000 jeunes ont été formés, avec une hausse de 36 % depuis 2018. Mais attention : la rentrée 2025 montre une baisse de 5 % des nouveaux contrats d’apprentissage dans l’artisanat, un signal de vigilance. 

Les changements majeurs à souligner

  • L’âge moyen des apprentis a progressé (15 ans autrefois → 17‑18 ans aujourd’hui) — maturité plus élevée chez les jeunes.
  • La diversification des formations avec des niveaux plus élevés (diplômes post-bac) dans l’artisanat. 
  • Une plus grande reconnaissance sociale : valorisation des métiers manuels et artisanaux. 

3. L’image des métiers artisanaux (et de l’apprentis­sage) redessinée

Les métiers de bouche, la cuisine, la pâtisserie, l’artisanat du goût sont souvent cités comme des filières attractives auprès des jeunes, notamment grâce à la médiatisation via les émissions TV. Dans le département des Pyrénées-Orientales, ces métiers attirent particulièrement. 

Toutefois, dès que l’on s’éloigne des zones urbaines, les artisans peinent parfois à trouver des apprentis, notamment dans les zones rurales. C’est un défi : comment assurer la relève pour ces entreprises ?

La qualité de l’accompagnement, la visibilité des métiers artisanaux, la promotion des parcours par l’apprentissage sont autant de levier pour améliorer l’image. La CMA joue ici un rôle clé dans la promotion, les événements, les rencontres entre jeunes, enseignants et artisans.

4. Enjeux et défis pour l’avenir

Plusieurs défis se profilent :

  • La réduction possible des aides à l’apprentissage : l’article souligne l’incertitude sur les financements pour les entreprises. (ex : la moindre aide d’État)
  • La pérennité des chambres consulaires : certains redoutent des fusions ou disparitions, mais le rôle de la CMA dans la gestion des CFA est un atout pour sa légitimité. (Ex : débat CCI / CMA)
  • La stabilisation des contrats d’apprentissage au-delà des périodes de soutien exceptionnel.
  • La lutte contre les micro‑entreprises « peu viables » : créer un métier pour pouvoir en vivre, et non en cumuler deux — idée évoquée dans l’article.

Pour contrer ces risques, il faudra renforcer la promotion des métiers artisanaux, soutenir les entreprises formatrices, garantir un accompagnement solide des apprentis et valoriser les parcours réussis.

FAQ : questions fréquentes sur les CMA et l’apprentissage

Quel rôle joue la CMA dans la vie d’un apprenti ?

La CMA organise, encadre, suit les contrats d’apprentissage, gère les CFA, propose des formations et assure la liaison entre le jeune, l’entreprise et l’organisme de formation.

Quelle différence entre apprentissage et formation classique ?

L’apprentissage est un contrat de travail rémunéré, alternant formation en entreprise et en centre (CFA). Le jeune acquiert des compétences sur le terrain tout en obtenant un diplôme. 

Quels métiers peut-on exercer par apprentissage ?

L’artisanat propose environ 250 métiers : métiers du bâtiment, métiers de la cuisine, métiers d’art, esthétique, mécanique, coiffure… Pour les métiers d’art, les formations vont du CAP au DN MADE.

Quelle est l’insertion après l’apprentissage ?

Les taux d’insertion sont souvent élevés : l’article local mentionne 88‑89 % d’emploi après diplôme. Nationalement, 67 % des apprentis artisanaux sont en emploi 6 mois après leur diplôme.

La filière est‑elle en danger si les aides diminuent ?

Oui, une baisse des aides publiques pourrait fragiliser les plus petites entreprises formatrices. La rentrée 2025 connaît déjà une baisse de 5 % des nouveaux contrats d’apprentissage dans l’artisanat. 

En conclusion, après 100 ans d’histoire, les CMA ont su se transformer pour rester au cœur de l’orientation, de la formation et du développement artisanal. L’apprentissage a progressivement gagné ses lettres de noblesse et redessine l’image des métiers manuels auprès des jeunes. Mais l’avenir dépendra de la stabilité des aides, de la qualité de l’accompagnement et de la visibilité donnée aux réussites artisanales.

Source : MadeInPerpignan — Chambres des Métiers et de l’Artisanat 100 ans : apprentissage & image

15/10/2025

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