En France, les métiers d'art représentent un trésor de savoir-faire, souvent méconnus mais essentiels à la préservation de notre patrimoine culturel. Pourtant, ces métiers sont aujourd’hui en danger, confrontés à un double défi : le manque de visibilité et la difficulté de transmission.Des savoir-faire rares, un avenir incertain
Des métiers comme tapissier, ébéniste, doreur ou encore éventailliste nécessitent des années de formation et de pratique. Environ 281 métiers d'art sont officiellement reconnus en France, touchant aussi bien à la création qu'à la restauration du patrimoine. Pourtant, plus de 100 d’entre eux sont aujourd’hui orphelins de formations adaptées.
Selon l’Institut pour les Savoir-Faire Français (ISSF), moins de 20 % des employeurs de plus de 55 ans dans ce secteur ont engagé une démarche de transmission de leur savoir. Cette situation alarme les professionnels et les passionnés de ces métiers qui peinent à recruter et à former de nouveaux talents.
La complexité et la minutie des métiers d’art exigent du temps : on estime qu’il faut souvent une dizaine d’années pour maîtriser pleinement un savoir-faire. Cela rend le recrutement de jeunes difficile, surtout quand les entreprises ne peuvent pas se permettre d’embaucher des débutants sans financement adéquat.
Des initiatives voient le jour pour redonner de la visibilité à ces métiers. Le Comité Colbert, qui regroupe les grandes maisons du luxe français, a lancé la campagne #savoirfaire sur TikTok pour sensibiliser la jeunesse à l'excellence artisanale.
Ces métiers ne sont pas réservés aux "mauvais élèves" : ils demandent précision, sens artistique et passion. Ils offrent aussi des débouchés concrets dans des secteurs d’excellence comme la mode, la décoration, la restauration de patrimoine ou le luxe.
Les métiers d’art sont bien plus que des activités manuelles : ce sont des vocations ancrées dans l’histoire, qui méritent d’être reconnues, valorisées et transmises aux générations futures.
Source : FashionUnited