À l’occasion de l’ouverture de la conférence nationale sur le travail et les retraites, le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) a adressé une lettre ouverte au Premier ministre, alertant sur la forte pénibilité des métiers de la petite enfance. Le secteur, exercé à près de 97 % par des femmes, reste peu reconnu dans les dispositifs de reconnaissance de la pénibilité malgré des conditions lourdes tant physiquement qu’émotionnellement.
Les métiers de la petite enfance (accueil collectif, garde à domicile, crèche…) connaissent des taux élevés d’accidents du travail, de maladies professionnelles, et des journées perdues importantes : pour l’année 2023, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) recense par exemple 3 089 accidents du travail (+9 %), 930 trajets (+16 %) et 166 maladies professionnelles reconnues (+44 %)
Les contraintes : manutentions fréquentes, postures contraignantes, gestes répétitifs, travail au sol, bruit, stress émotionnel, exposition à l’agressivité… toutes ces conditions traduisent « la violence physique quotidienne » de ces métiers.
Le secteur de la petite enfance offre de nombreuses opportunités : on compte plus de 400 000 professionnels actifs, et les besoins sont importants (création de 200 000 places à horizon 2030).
Pour un jeune : c’est une voie qui permet de donner du sens, de travailler auprès des enfants, de participer à leur éveil et à leur développement. Mais c’est essentiel d’être bien informé : formation, réalité du métier, contraintes, évolution.
La formation est essentielle pour maîtriser les gestes, postures, risques et pour améliorer la qualité de vie au travail.
Le dispositif Compte professionnel de prévention (C2P) permet d’accumuler des points lorsque l’on est exposé à des facteurs de pénibilité, mais le secteur de la petite enfance est encore peu pris en compte.
Des études montrent que l’usure professionnelle dans ce secteur est liée à l’activité réelle, souvent marquée par des missions multiples, des postures contraignantes, la fatigue chronique, et des troubles musculo‑squelettiques.
Si tu es jeune (moins de 30 ans) et que tu penses à une carrière dans la petite enfance, voici ce que tu dois garder à l’esprit :
Il s’agit des contraintes physiques (port d’enfants, postures au sol, gestes répétitifs), des contraintes émotionnelles (responsabilité, enfants, familles), des risques liés à l’organisation, au bruit, à la charge mentale.
Le CAP AEPE est le premier diplôme. Ensuite des spécialisations sont possibles.
Se renseigner sur les structures d’accueil, demander comment la prévention est mise en place, être vigilant sur les gestes et postures, envisager la formation « Acteur PRAP Petite Enfance ».
Le C2P existe mais la reconnaissance reste insuffisante pour ces métiers, d’où l’appel du SNPPE : « intégrer la pénibilité des métiers de la petite enfance dans ses travaux… ».
En conclusion : si tu es attiré(e) par un métier auprès des tout‑petits, sais que c’est porteur et humain, mais aussi exigeant. Choisir le bon centre de formation, connaître les réalités du terrain, et savoir comment préserver ta santé sont autant de clés pour réussir et durer.
Source : «Pénibilité des métiers de la petite enfance : lettre ouverte du SNPPE au Premier ministre», Les Pros de la Petite Enfance – lien vers l’article.