Longtemps perçus comme marginaux ou accessoires, les métiers artistiques peinent encore à obtenir la reconnaissance institutionnelle et sociale qu'ils méritent. Pourtant, ils façonnent notre imaginaire collectif, nourrissent l’éducation culturelle et jouent un rôle essentiel dans notre société. C’est dans cette optique que la proposition de loi portée par Monique de Marco a été examinée au Sénat le 18 décembre 2025, afin de garantir une continuité de revenus pour les artistes-auteur·ices.
Le témoignage de Marion Cocklico, illustratrice, illustre crûment cette réalité. À ses débuts, elle a travaillé sur deux albums pour un éditeur, pour un à-valoir de seulement 900 € brut chacun. Malgré des semaines de travail acharné, elle gagnait à peine 600 € par mois. Une rémunération insuffisante pour vivre, et une situation malheureusement trop fréquente dans le secteur.
« À peine un projet terminé, je devais repartir de zéro, prospecter sans garantie de trouver une nouvelle commande », explique-t-elle. Ce manque de visibilité et d'accompagnement l’a contrainte à cumuler un emploi alimentaire pour survivre, sacrifiant ainsi du temps précieux à la création.
Face à ces difficultés, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer l’accès des artistes-auteur·ices à l’assurance chômage. Ce droit social fondamental leur permettrait de sécuriser leur parcours, de créer sans pression constante et d’éviter les burn-outs, fréquents dans ces métiers exigeants.
Reconnaître les métiers artistiques comme des activités nécessaires, c’est aussi les protéger : un investissement dans l’avenir culturel du pays.
Les métiers artistiques couvrent un large éventail : illustration, musique, écriture, théâtre, design… Pour s'y former, de nombreuses options existent : écoles d’art, universités, conservatoires, formations professionnelles. Certaines structures comme les écoles d’illustration, les DMA (Diplôme des Métiers d’Art) ou les BTS design graphique offrent un encadrement de qualité, souvent complété par des stages en milieu professionnel.
Illustrateur, auteur de bande dessinée, graphiste, photographe, designer, musicien... Les vidéos métier montrent une grande diversité, mais aussi des conditions parfois précaires. D’où l'importance d’un cadre légal renforcé.
L’accès à l’assurance chômage est une solution. Par ailleurs, il est recommandé de bien s’informer sur les droits sociaux des artistes via des structures comme la Maison des Artistes ou l’Agessa.
Créer, c’est transmettre, éduquer, émouvoir. Choisir un métier artistique, c’est faire le choix du sens. Mais cela doit pouvoir se faire dans des conditions dignes.