« Dossier 137 » : dans les pas d’une enquêtrice de l’IGPN

« Dossier 137 » : dans les pas d’une enquêtrice de l’IGPN

Le film Dossier 137 réalisé par Dominik Moll, sorti le 19 novembre 2025, nous installe au cœur d’une enquête complexe menée par une inspectrice de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN). Ce cadre cinématographique permet d’aborder de façon directe et concrète la profession d’enquêtrice à la « police des polices », un métier souvent méconnu mais aux enjeux forts en matière d’éthique, de droits et d’action publique.

Présentation du film et du métier associé

Dans « Dossier 137 », Stéphanie (Léa Drucker), enquêtrice chevronnée de l’IGPN, est chargée d’une affaire : un jeune manifestant, blessé par un tir de LBD lors des manifestations de décembre 2018, doit faire toute la lumière sur les responsabilités. Elle va devoir interroger des collègues policiers, analyser des vidéos de surveillance, naviguer dans une institution et un contexte social sous tension. 

Le métier mis en avant est celui d’enquêtrice à l’IGPN : un rôle très spécifique au sein de la police : celui de contrôler, enquêter et définir s’il y a eu manquement, faute ou usage disproportionné de la force de la part d’agents de la police nationale. C’est un métier à la fois d’investigation et de garantie de l’intégrité institutionnelle.

Fiction vs Réalité : ce que montre (et ne montre pas) le film

Élément montré dans le film Réalité du métier
L’enquêtrice mène seule l’affaire, interroge des collègues, visionne des caméras et trouve la preuve « clé ».  En réalité, le travail est très collectif : de nombreuses auditions, recoupements, rapports, et l’enquêtrice s’appuie sur une équipe, des services juridiques, et des process internes avant toute accusation.
Une progression relativement rapide des preuves, des rebondissements visibles à l’écran.  Dans la réalité, les enquêtes peuvent durer des mois, voire plus, avec des zones d’ombre, absence de caméra, ou preuves difficiles à « montrer ».
L’IGPN apparaît comme très autonome et omnipotente.  En vérité, l’IGPN est soumise à des cadres institutionnels, des hiérarchies, et rencontre parfois des résistances internes, ce qui complexifie la mission.
Le lien personnel entre l’enquêtrice et la victime (origine commune) rend l’affaire plus émotionnelle.  Dans la vraie vie, les enquêtrices veillent à l’impartialité : ce type de lien personnel pourrait être un motif de dessaisissement ou conflit d’intérêt.
L’image d’un métier où l’on « révèle » tout et sauve la vérité.  La réalité est plus terne : rédaction de rapports, lourdeur administrative, pressions internes et externes, médiatisation, délais. Le vrai métier demande persévérance et résistance.

Les compétences clés du métier

  • Capacité d’analyse et esprit critique : être capable de recouper des sources, analyser des images ou des témoignages.
  • Grande rigueur procédurale : respecter les cadres juridiques, administratifs et disciplinaires de l’enquête interne.
  • Communication et écoute : auditionner des agents, des témoins, gérer des situations de tension.
  • Résistance au stress et à l’isolement : le métier peut être exposé, parfois conflictuel, interne à la police.
  • Neutralité et intégrité : garder une posture objective face aux forces de l’ordre tout en protégeant les principes de droit.
  • Maîtrise des outils numériques et vidéo : toutes les enquêtes modernes passent par l’analyse de vidéos, d’éléments techniques. 

Comment accéder à ce métier ?

Le métier d’enquêtrice à l’IGPN est une spécialisation au sein de la fonction publique et de la police nationale. Voici un parcours type :

  • Baccalauréat (général de préférence, filière ES ou S ou STMG) puis concours d’agent de police ou de commissaire si ambition de cadre.
  • Recrutement dans la police nationale (gardien de la paix, officier de police, commissaire) et expérience opérationnelle (quelques années de service sont souvent requises).
  • Formation interne ou inscription à un master « droit public », « criminologie », « sécurité des biens et des personnes », « police et sécurité intérieure ». Une solide culture juridique est indispensable.
  • Mutation ou candidature à l’IGPN (ou équivalent pour la police nationale) : il s’agit d’accéder à un service d’inspection, d’audit ou de contrôle interne.
  • Formation continue sur les procédures disciplinaires, les droits fondamentaux, la vidéo-protection, l’éthique policière, etc.

Conclusion & Orientation

Le film « Dossier 137 » ouvre une fenêtre stimulante sur un métier peu connu mais essentiel à la vie démocratique : celui d’enquêtrice à l’IGPN. Loin des clichés du polar, cette profession allie exigence, transversalité, responsabilité et engagement. Si tu es attiré(e) par l’investigation, le droit, la police intérieure et que tu souhaites contribuer à une justice équitable, ce métier mérite vraiment ton attention.

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Source

Film cité : Dossier 137, réalisé par Dominik Moll.

13/11/2025

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Fiche métier

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Ce n'est pas un policier ! C'est un collecteur d'informations et de données qui travaille au moyen d'enquêtes hyper spécialisées dans les domaines économiques (marketing), démographiques (recensements) ou autres.